Entre performance et théâtre : l’Auteur sur la scène anglaise contemporaine

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2018

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Élisabeth Angel-Perez, « Entre performance et théâtre : l’Auteur sur la scène anglaise contemporaine », HAL-SHS : littérature, ID : 10.15122/isbn.978-2-406-07786-2.p.0417


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Résumé Fr

Depuis The Critic (1779) de Sheridan qu'illuminent Puff et Sir Fretful Plagiary, c'est rarement en personnage triomphant que se construit la figure de l'auteur en scène dans le théâtre anglais. Dans le théâtre contemporain, c'est pire encore. En 1973, Bond exécute Shakespeare. Dans Bingo, le Barde se suicide parce qu'il n'a pas réussi à changer la société. En 1998, Stoppard l'allonge sur le divan du psychanalyste dans Shakespeare in Love. Quant au personnage d'Oscar Wilde, c'est toujours bien plus sous les traits du héros tragique victime de l'Angleterre victorienne et puritaine que sous ceux du pétillant homme d'esprit que l'on connaît qu'il se fait une place sur la scène 1. Le début du XXI e siècle en Grande-Bretagne fait apparaître un nouveau type de présence du dramaturge en scène : entre performance et autofiction, l'auteur ressuscite. Après les années de violence frontale du New Brutalism et du In-Yer-Face où Sarah Kane faisait littéralement exploser le théâtre (Blasted, 1995), le début du millénaire est, pour ce qui est de la scène politique et expérimentale, marquée par un retour de la parole en scène : un théâtre « In-yer-Ear », au moins autant que In-Yer-Face 2. Les dernières pièces de Kane (Crave, en 1998, et 4 :48 Psychosis, en 2000), mais aussi les pièces de Martin Crimp ou, plus récemment encore, de debbie tucker green donnent à entendre ou à voir des voix sur un espace théâtral où l'on ne passe plus jamais à l'acte : plus de personnages nommés, plus même de lettres ou de chiffres qui signaleraient la présence d'une voix. Juste des tirets qui signifient que la parole est prise et parfois plus de tiret du tout, ce qui permet de penser que précisément, elle ne l'est pas. La délégation de la voix n'est donc pas un passage obligé sur l'espace scénique contemporain. Quelques pièces récentes montrent que l'auteur ne se démultiplie pas en autant de personnages ou porte-voix que nécessaire. Il garde la parole et la place sous le signe d'un sujet lyrique réinventé, qui brouille la frontière entre théâtre et poésie. La voixcomme « méta-corps » 3 de l'auteur-résonne ainsi, soit pro-phétisée par un acteur « transparent » (dans ses mises en scène de 4 :48 Psychose Christian Benedetti met en scène une Ingrid Jaulin puis une Annamaria Marinca qui travaillent toutes deux la ressemblance avec l'auteur 4), soit portée par le corps de l'auteur lui-même. Ainsi, on imagine Sarah Kane jouant ses propres textes : Cleansed (Purifiés), mais aussi Crave (Manque) ou tucker green jouant Voice, la voix qui les dit toutes dans Random. C'est de cette non délégation de la voix que découle également la mode du verbatim theatre très présent sur la scène politique dans les années 1990. Il s'agit d'un théâtre dont le texte est constitué pour au moins 60 % de citations mot pour mot des protagonistes représentés. David Hare passe à juste titre pour en être l'un des représentants les plus importants avec des pièces comme Stuff Happens où Georges Bush, Colin Powell, Condoleeza Rice et Tony Blair discutent les modalités de l'engagement de l'Angleterre dans la guerre en Irak avec les mots qui sont les leurs, au sens propre. Hare, dans son intention de renouveler le théâtre politique et de refonder...

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