2010
Cairn
Philippe Descamps, « Misères du débat institutionnel : l'exemple du clonage reproductif humain et de son traitement éthique par le CCNE », Revue de métaphysique et de morale, ID : 10670/1.k0mnxg
En s’ emparant de la question du clonage reproductif humain au milieu de la tourmente médiatique qui a suivi la naissance du premier mammifère cloné, le Comité consultatif national d’ éthique (CCNE) a avancé un certain nombre d’ arguments éthiques contre cette pratique, en tentant de montrer qu’ elle ne pouvait que porter atteinte à la dignité de la personne. Pour cela, le CCNE a établi des correspondances entre les modalités de conception de l’ individu et quelques attributs moraux telles l’ autonomie, la liberté et la dignité, nourrissant ainsi la confusion entre identité génétique et identité personnelle. Instituant un dialogue serré avec le Comité, le législateur de 2004 a rédigé le texte de la loi de bioéthique en assumant ce postulat d’ une assise biologique des attributs de la personne et en reprenant, parfois au terme près, l’ argumentation mise en place quelques années plus tôt par le CCNE.