2001
Cairn
Michèle Kérisit et al., « La « mise en science » de la ménopause », Cahiers du Genre, ID : 10670/1.k1et37
La construction sexuée du vieillissement situe la ménopause tant comme porte d’entrée que comme clôture sur une vieillesse déficitaire, sous l’emprise des modélisations biomédicales. Étudiées en Amérique du Nord et en Europe principalement, ces mises aux normes du corps des femmes — avant, pendant et après la ménopause — allient les pathologisations aux modes de prévention comme le démontrent les résultats de l’analyse des journaux scientifiques. Les publications des recherches féministes apportent la controverse à ces représentations et aux pratiques qui l’accompagnent, démontrant le traitement différentiel du vieillissement masculin et féminin et les rapports sociaux de sexe sous-jacents à ces formes de médicalisation. S’il en résulte une certaine déstigmatisation de la ménopause, de nouvelles injonctions semblent se renforcer, sollicitant simultanément l’autodiscipline des corps contre le poids économique des vieilles femmes potentiellement à charge et le maintien de leurs éternelles jeunesse et féminité.