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Nathalie Galland Boudon, « Pandémie zombie. Monstres et mystères de Luis Felipe Fabre », HAL-SHS : littérature, ID : 10.4000/amerika.5455
Avec Poemas de terror y de misterio (Oaxaca, Almadía, 2013), quelque chose dérape et fait glisser au-delà de lui-même le champ de la poésie : alors sorte de terrain vague volontiers nocturne où se retrouve l’écriture poétique, tendue par les motifs du roman noir, entre fait divers racoleur et épisode de série B. Là, le lieu du poème est un terreau cauchemardesque où surgissent morts vivants et autres visages post-humains dans le rectangle de la page, qui est aussi celui de la pellicule filmique souvent convoquée, ou du trou en terre. Véritable archéologie de la peur qui fouille les possibilités du texte poétique à ses marges triviales, le recueil met en branle un texte-performance qui dit l’épouvante face à l’irrépressible pandémie de morts du Mexique contemporain. Nous interrogeons ici cette puissance de contagion de la terreur, qui fait de la figure du monstre la seule latence du monde. Une terreur mortifère qui se propage et gagne tout l’espace, espace intime ou tissu social déjà en décomposition, lieu du poème aussi, excavation-palimpseste, réservoir d’une nécro-écriture où irradient les hantises du présent.