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Fatiha Belmessous, « Du « seuil de tolérance » à la « mixité sociale » : répartition et mise à l’écart des immigrés dans l’agglomération lyonnaise (1970–2000) », HAL-SHS : histoire, ID : 10.4000/belgeo.11540
En France, selon le modèle dit d’intégration républicaine, les populations ne doivent pas être déterminées ni nommées selon des catégories ethniques. Pourtant, pour les désigner et les décrire coexistent deux types de dispositifs de catégorisation, chacun correspondant à deux façons de traiter ces « minorités » : un dispositif juridico-administratif et un dispositif ethnico-racial. C’est dans la mise en correspondance implicite et floue de ces deux dispositifs (Streiff-Fénart, 1998) que se nouerait le recours à la catégorisation ethnique et l’acceptation de l’altérité.A travers la reconstitution du processus socio-historique du mode de désignation des immigrés (années 1970 – 2000), l’objectif de cet article est d’interroger les éléments discursifs employés dans le cadre des politiques de l’habitat et du logement au sein de l’agglomération lyonnaise. Autrement écrit, il s’agit d’analyser la formulation du « problème immigré » et sa traduction en termes d’action publique. Le recours à des désignations ethniques et sa gestion par un raisonnement technique (seuil de tolérance, indices de mixité sociale) permettent d’éclairer les fondements de présupposés idéologiques très peu étayés ni définis (la concentration ; la répartition équilibrée de la population).