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Daniel Béguin, « Le problème de la connaissance dans le "De optima doctrina" de Galien », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10.3406/reg
Dans son opuscule intitulé "De optima doctrina", Galien procède à la réfutation du scepticisme tel qu’il est pratiqué chez les Néo-Académiciens. Sa cible est Favorinus d’Arles, un rhéteur qui apprenait à ses étudiants à argumenter successivement le pour et le contre, mais qui les laissait libres d’opter pour la position qu’ils préféraient.Cela prouve que Favorinus ne fournit à ses étudiants aucun critère certain de jugement, et que lui-même n’a aucun jugement stable. D’ailleurs, dans ses livres, il ne s’est jamais rallié à une position ferme et définitive concernant le statut de la vérité.Favorinus considère que toutes les perceptions se valent, quel que soit l’état physique ou mental du sujet. Cela est faux, et en même temps contradictoire avec sa propre pratique, puisqu’il estime la position probabiliste des Néo-Académiciens comme étant meilleure que celle des Dogmatiques. En réalité, il faut apprendre à utiliser correctement les perceptions évidentes, comme font ceux qui pratiquent les arts (technai).Comme l’exercice des perceptions sensibles et intellectuelles n’empêche pas les hommes d’être en désaccord sur de multiples questions, le meilleur maître doit enseigner à ses étudiants une méthode qui soit meilleure que celle des autres. Favorinus ne propose rien de tel.Donc son enseignement, loin d’être le meilleur, n’est même pas un enseignement du tout. Il n’est pas capable de reconnaître que, parmi les données de la connaissance, certaines sont évidentes et d’autres accessibles par des intermédiaires.Le fait de mettre en doute les critères du jugement équivaut à en être dépourvu. Galien a écrit un ouvrage intitulé "Sur la démonstration", pour apprendre aux étudiants comment parvenir à des connaissances sûres.