2002
Cairn
Christine Debue-Barazer, « La gangrène gazeuse pendant la Première Guerre mondiale (Front occidental) », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.k3or4v
Maladie infectieuse aiguë des parties molles, la gangrène gazeuse apparaît comme la complication la plus grave des plaies de guerre dès les premières offensives de l'automne 1914. Les médecins, surpris et impuissants, croient à l'émergence d'une nouvelle maladie. Or, au fil des mois on comprend que dans cette guerre de position tout concourt à favoriser le développement d'un mal connu depuis l'Antiquité : les blessures par éclats d'obus, l'immobilisation des soldats dans des tranchées insalubres, la pauvreté et la médiocrité des équipements sanitaires, l'acheminement lent et mal conduit des blessés vers l'arrière, les soins mal adaptés. Les équipes médicales et l'armée vont alors s'organiser pour mettre au point des protocoles thérapeutiques et des mesures prophylactiques efficaces. Certes, tous ces efforts seront récompensés et l'amputation du membre gangrené ne sera plus systématique. Néanmoins, pendant cette guerre de 1914-1918, une arme thérapeutique essentielle et réellement efficace manque encore aux soldats de la santé : l'antibiothérapie.