Le temple d'Enki-d'Eridu : nouvelle approche du clergé d'Ur

Résumé Fr

Dans mon ouvrage sur Le Clergé d'Ur au siècle d'Hammurabi, j'ai tenté il y a plus de trois décennies de reconstituer l'histoire d'une famille de purificateurs-abriqqum voués au dieu Enki-d'Eridu, dont la maison a été retrouvée à Ur par Woolley dans le quartier dit EM, au n o 7 Quiet Street 1. Peu après, l'existence d'une autre famille de purificateurs-abriqqum rattachés à la même divinité avait été révélée par des empreintes de sceaux figurant sur des tablettes conservées à Yale 2. Tout récemment, dans le cadre de la reprise des fouilles à Ur sous la direction d'E. Stone, une nouvelle attestation d'un des membres de cette deuxième famille, E-igidubi-isilim, a été fournie par une tablette découverte en avril 2017 au « chantier 3 », une maison occupée en dernier lieu par un général babylonien nommé Abisum 3. Cependant, ces deux familles sont loin de représenter la totalité des membres du clergé d'Ur voués au dieu Enki-d'Eridu. Je voudrais ici reprendre la question, en commençant par éditer quatre contrats qui documentent les prébendes de fournier 4 et de brasseur rattachées pour la plupart au temple d'Enkid'Eridu à Ur : leur (re)publication conduit à remettre en question un certain nombre d'hypothèses faites il y a trente-quatre ans et l'on ne peut que se réjouir de voir ainsi la recherche sur le clergé de cette ville progresser, grâce à la publication de nouveaux documents et à la relecture de ceux qui étaient déjà connus 5. * Cette étude a été réalisée dans le cadre du projet « EcritUr. La ville d'Ur d'après les textes du premier quart du II e millénaire av. J.-C. » (voir http://digitorient.com/?p=3341) financé par l'ANR pour 36 mois depuis octobre 2017. 1 D. Charpin, Le Clergé d'Ur au siècle d'Hammurabi (XIXe-XVIIIe siècles av. JC).