Une Église orthodoxe face aux chiffres : De nouveaux acteurs de la quantification du religieux en Russie

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2021

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Kristina Kovalskaya, « Une Église orthodoxe face aux chiffres : De nouveaux acteurs de la quantification du religieux en Russie », Archives de sciences sociales des religions, ID : 10670/1.k4xdjn


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Le présent article porte sur le rapport entre l’Église russe orthodoxe et les statistiques du fait religieux dans la Russie contemporaine, dans un contexte où l’orthodoxie est la religion dominante. Son partenariat avec l’État et l’augmentation du taux de personnes se déclarant « orthodoxes » a conduit plusieurs chercheur·ses à l’idée d’une désécularisation après la période de l’athéïsation soviétique. L’apparition de centres sociologiques se revendiquant proches de l’orthodoxie contribue à la présence de l’orthodoxie dans l’espace public. Néanmoins, l’analyse de leurs productions scientifiques montre une fragmentation du milieu orthodoxe et une distance à l’égard des intérêts défendus par le Patriarcat de Moscou. Les sociologues orthodoxes créent, en effet, de nouveaux outils de quantification des croyant·es qui leur semblent plus précis, mais qui, parce qu’ils sont plus exigeants sur leurs critères, révèlent un taux d’orthodoxes inférieur à celui des sondages nationaux préférés par les autorités religieuses.

This article examines the relationship between the Russian Orthodox Church and religious statistics in contemporary Russia, in a context where Orthodoxy is the dominant religion. Its partnership with the state and the increase in the number of people declaring themselves 'Orthodox' has led many researchers to the idea of a de-secularisation after the period of Soviet atheisation. The appearance of sociological centres claiming to be close to Orthodoxy contributes to the presence of Orthodoxy in the public space. Nevertheless, the analysis of their scientific productions shows a fragmentation of the Orthodox milieu and a distance from the interests defended by the Moscow Patriarchate. Orthodox sociologists create new tools for quantifying believers, which seem to be more precise, but which, because they are more demanding in their criteria, reveal a lower rate of Orthodoxy than the national surveys preferred by the religious authorities.

Este artículo examina la relación entre la Iglesia ortodoxa rusa y las estadísticas religiosas en la Rusia contemporánea, en un contexto en el que la ortodoxia es la religión dominante. Su asociación con el Estado y el aumento del número de personas que se declaran "ortodoxas" ha llevado a muchos investigadores a la idea de una desecularización tras el periodo de ateización soviética. La aparición de centros sociológicos que se declaran cercanos a la ortodoxia contribuye a la presencia de ésta en el espacio público. Sin embargo, el análisis de sus producciones científicas muestra una fragmentación del medio ortodoxo y un alejamiento de los intereses defendidos por el Patriarcado de Moscú. Los sociólogos ortodoxos crean nuevas herramientas para cuantificar a los creyentes, que parecen más precisas, pero que, al ser más exigentes en sus criterios, revelan una tasa de ortodoxia inferior a la de las encuestas nacionales preferidas por las autoridades religiosas.

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