Faire le partage entre valeur d'argument et valeur d'attribut prépositionnel pour le prédicat [être [de N/SN]]

Résumé Fr

Notre étude porte sur le schéma prédicatif ["être de" N/SN] et plus particulièrement sur les diverses structures de phrases dont il peut être le modèle. Nous avons distingué une douzaine de structures pour lesquelles nous examinons le type de relation que la préposition manifeste avec le verbe "être" et nous caractérisons la fonction que remplit le syntagme prépositionnel (SP) dans le prédicat. Deux grands groupes de structures de phrases se distinguent assez nettement, par le fait qu'elles acceptent de manière différente les opérations syntaxiques qui sont normalement applicables à un SP [de N/SN] dans la dépendance d'un verbe autre que "être", à savoir, la possible pronominalisation à la forme affirmative et/ou interrogative ou à défaut, l'usage d'un adverbial temporel, spatial, quantitatif, etc. Nous constatons que dans les structures du Groupe 1, le comportement du verbe "être" avec son complément prépositionnel peut être rapproché de celui de verbes sémantiquement proches fonctionnant avec un argument de type prépositionnel. On est donc tenté de dire que dans ce cas, SP[de SN] fonctionne à la manière d'un argument. En revanche, dans les structures du Groupe 2, on voit que ce même complément prépositionnel fonctionne de manière globale : il n'y a pas de pronominalisation à l'intérieur du SP - c'est-à-dire concernant N/SN - et quand la pronominalisation est possible pour le SP tout entier, elle se fait non pas avec le clitique "en", mais avec le clitique neutre "le", qui est la forme normale de pronominalisation quand le verbe "être" est à la base d'une construction copulative prédicationnelle. Il apparaît donc que dans le Groupe 2, le SP se comporte comme un attribut nominal non-prépositionnel.