2021
Cairn
Élodie Noblet, « Le syndrome de Stockholm et ses conséquences sur le procès pénal », Revue française de criminologie et de droit pénal, ID : 10670/1.k53x3u
Le syndrome de Stockholm s’entend de la situation dans laquelle l’otage se prend d’affection pour son preneur d’otage ou son agresseur. Son étude intéresse principalement le domaine des psychotraumatismes et semble malheureusement oubliée des juristes. Pourtant, lorsqu’il se développe et atteint une victime d’infraction pénale, qu’il s’agisse d’une séquestration, de violences commises par conjoint ou sur un mineur, il peut entraîner des conséquences juridiques majeures au cours du procès pénal, conséquences qu’il ne faut pas négliger. Au stade de la culpabilité, qu’en est-il de la caractérisation de l’infraction lorsque la victime finit par consentir à la suite de l’apparition de ce syndrome ? Concernant la peine, le développement du syndrome de Stockholm chez la victime peut conduire à une atténuation de la sanction, lorsque la victime témoigne en faveur de son agresseur. A l’inverse, une cause d’aggravation de la peine peut être envisagée dès lors qu’il est démontré que la victime était psychologiquement vulnérable du fait du syndrome. Cette étude a pour but de répondre à ces questions pour rendre visibles les différentes conséquences possibles du syndrome de Stockholm sur le procès pénal.