Le Photographe au défi de la BD : Des usages de la matière photographique dans la bande dessinée

Résumé Fr En Es

L’étude de la trilogie composée par Emmanuel Guibert, Didier Lefèvre et Frédéric Lemercier, tente de réfléchir historiquement et sémiotiquement l’édification d’un discours d’institutionnalisation culturelle de la bande dessinée à travers l’altération de sa matière.Les auteurs montrent que le dispositif institué confronte le lecteur au travail singulier des images et à la fabrique du document humain. La matérialité hybride de l’œuvre supporte, par la création de plusieurs bandes, une forme de métadiscours sur l’art de la BD : le récit d’une techné graphique. Ainsi, la logique initiée est celle du dédoublement qui rompt l’illustration du récit au profit de sa mise en séries. La conception de la BD comme un projet d’expansion du domaine du témoignage sous forme de transfiguration de l’expérience bénéficie de l’aura du document et la réinterprète.

This historic and semiotic study of the trilogy written by Emmanuel Guibert, Didier Lefevre and Frederic Lemercier shows how a discourse on the cultural institutionalization of comics can be constructed through their material alteration. A wide variety of illustration materials is displaid in these books. Readers are confronted to the meaning of images and to the production of human documents. The hybrid materiality of the work supports, through the creation of several strips, a form of meta-discourse on the art of comics: the story of a techne chart. The logic of duplication, initiated by the use of photographs and drawings, disrupts the illustration of the narration in favour of an animated story. This comic design as a project to expand the realm of testimony into the form of a transfiguration of experience takes advantage of the aura of the document and reinterprets it.

ResumenEl estudio de la trilogía Le Photographe de Emmanuel Guibert, Didier Lefèvre y Frédéric Lemercier busca pensar en términos históricos y semióticos la edificación de un discurso de institucionalización cultural de la historieta con base en sus alteraciones materiales. Los autores muestran cómo el dispositivo confronta el lector al trabajo singular de las imágenes y a la fábrica del documento humano. La materialidad híbrida de la obra soporta, mediante la creación de varias tiras, una forma de metadiscurso sobre el arte de la historieta: el relato de una techné gráfica. Entre fotografías y dibujos, su lógica es aquella de la duplicación que rompe la ilustración del relato en beneficio de una serialización animada. Queriendo transfigurar una experiencia, el diseño de la historieta como proyecto de expansión de un testimonio goza del aura del documento y a su vez la reinterpreta.