10 mars 2016
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Aftandil Erkinov, « Le contrôle impérial des répertoires poétiques. La mise au pas des prédicateurs maddāḥ dans le Gouvernorat général du Turkestan (fin xixe-début xxe siècle) », Cahiers d’Asie centrale, ID : 10670/1.k8tn10
Les maddāḥ sont des groupes de prédicateurs religieux d’Asie centrale, dont les prêches s’accompagnent du récit des œuvres littéraires à caractère spirituel. Sous le Gouvernorat général du Turkestan (1865-1917), les autorités russes redoutaient leur propagande, susceptible de soulever le peuple contre l’Empire. Aussi, les représentants du pouvoir s’efforcèrent-ils de contrôler leur répertoire et, plus généralement, leur activité. Les œuvres comportant la description des prophètes musulmans étaient considérées par les autorités impériales comme des « événements de l’histoire biblique, rendus méconnaissables dans les sources musulmanes ». La biographie artistique du prophète Mahomet, qui était utilisée pour diffuser la connaissance de sa personnalité, était également jugée inacceptable sur le plan idéologique. En conséquence, le repertoire devait évoluer. Les maddāḥ commencèrent donc à interpréter dans leurs spectacles les œuvres relatant la vie des saints soufis (awlīyā’) d’Asie centrale, à la place des prophètes musulmans. Ce répertoire fut partiellement modifié sous les nouvelles conditions politiques de l’Empire.