2013
Cairn
Michele Boldrin et al., « What's Intellectual Property Good for? », Revue économique, ID : 10670/1.kadqv5
La controverse sur les droits de propriété intellectuelle (brevets et droits d’auteur) est là pour durer. L’accumulation régulière de données empiriques mettant en doute les bénéfices supposés des droits de propriété intellectuelle pour l’innovation et la créativité conduit un nombre croissant de chercheurs à questionner les idées reçues. Nous avons œuvré en ce sens depuis longtemps, et les recherches récentes semblent justifier à la fois notre analyse et les prédictions que nous avons faites dans ce domaine. En particulier, il devient évident que le renforcement continu des droits de propriété intellectuelle ne provoque pas d’augmentation du taux de l’innovation ni du taux de croissance dans la productivité du travail mais, au contraire, il génère des coûts de transactions et de protection juridique croissants qui réduisent le taux de l’activité inventive. Il est aussi clair que les nombreuses critiques élevées contre les arguments développés dans notre livre Against Intellectual Monopoly tiennent soit d’une compréhension limitée de notre théorie, soit d’une lecture superficielle du livre auquel des intentions sont prêtées de manière erronée. Nous débattrons d’abord des thèmes les plus importants puis de questions les plus à la mode parmi ces critiques, en montrant que, dans presque tous les cas, elles manquent sérieusement de pertinence. Nous conclurons en soulignant qu’à l’instar du cas du libre-échange, l’opposition au monopole intellectuel est solide à la fois en termes de théorie économique et de preuves empiriques, mais elle doit être construite patiemment dans l’arène de l’économie politique car le lobbying, soutenant le système actuel des droits de propriété intellectuelle, est toujours puissant et capable de dominer le débat dans l’arène publique. JEL Code: D41, D42, O3, O4.