1 juillet 2016
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Cahier n°32
Guillaume Albessard, « Gestion de l’immigration clandestine : la puissance normative de l’Union européenne à la dérive ? », Cahiers de Science politique de l’Université de Liège, ID : 10.25518/1784-6390.874
L’immigration clandestine ne cesse d’alimenter les débats nationaux et européens. A travers cet article, la gestion européenne des phénomènes migratoires est mise en relation avec l’attachement historique à la norme et au soft power émanant de l’Union européenne. L’hypothèse principale consiste à affirmer que cette gestion représente une rupture avec le pouvoir normatif européen. Le poids des intérêts nationaux et l’approche intergouvernementale permettent d’abord de mettre au jour une vision « insécurisante » de l’immigration. Par ailleurs, le processus d’externalisation des frontières remet en cause l’attachement manifeste à la liberté et la sécurité. Quant à Frontex, son rôle semble paradoxal au regard des principes de bonne gouvernance et de rejet de la « norme », au profit de la force. Enfin, l’idée d’ « Europe forteresse » désignerait moins les effets de la politique migratoire européenne que ses intentions.