Mobility justice as a political object La justice de la mobilité comme objet politique En Fr

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1 avril 2022

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Caroline Gallez, « La justice de la mobilité comme objet politique », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.kbhsiy


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Au printemps 2013, des centaines de milliers de personnes manifestent dans plusieurs villes brésiliennes pour dénoncer la hausse des tarifs du transport public dans un contexte d’augmentation des dépenses publiques consacrées à l’organisation de la coupe du monde de football. En octobre 2018, en France, le mouvement dit « des gilets jaunes » émerge en réaction à la hausse du prix des carburants liée à l’application d’une taxe sur le carbone et à la diminution du seuil de vitesse autorisée sur les réseaux routiers interurbains. Mi-octobre 2019, au Chili, un mouvement social d’une ampleur sans précédent depuis la fin de la dictature se déploie à la suite d’une augmentation de plus de trois pourcents des tickets de métro dans la capitale. Dans les trois cas, l’augmentation du coût des déplacements constitue l’élément déclencheur de la colère sociale. Les protestations dénoncent, entre autres choses, des mesures qui portent atteinte à la liberté de circuler et aggravent les difficultés quotidiennes dans l’accès aux ressources essentielles.Dans un monde globalisé où les circulations de personnes, de marchandises, de capitaux, d’informations constituent l’un des socles des économies capitalistes, une pluralité d’associations, de collectifs, d’organisations, de personnes réclame le respect ou l’extension des droits à la mobilité. Alors que la mobilité est devenue une condition indispensable de participation à la vie sociale, les inégalités face à la mobilité restent en effet très marquées, mettant à mal l’idée d’un droit de circulation universel pourtant affirmé dans les déclarations et constitutions nationales et internationales. Ces inégalités s’expriment à différentes échelles spatiales, sous des formes diverses d’atteinte à la liberté de circulation, de déplacements forcés, de pratiques de mobilité très contraintes ou d’accès différenciés à l’espace public ou aux modes de transport. Dans ce contexte, la justice de la mobilité fait l’objet de revendications croissantes, s’impose dans les agendas politiques, se diffuse dans le débat public.Dans ce chapitre, nous proposons d’aborder la justice de la mobilité dans sa dimension politique, c’est-à-dire au regard des problématiques de pouvoir qu’elle révèle, aussi bien dans l’analyse des inégalités observées que dans les politiques ou dans les mouvements protestataires qui défendent des objectifs de justice de la mobilité. Pour ce faire, nous commençons par évoquer les principaux enjeux de la justice de la mobilité dans les sociétés occidentales contemporaines (1). Puis nous exposons les théories de la justice sociale les plus couramment appliquées à la mobilité (2). Dans un troisième temps, nous présentons les travaux de recherche majeurs appliqués à la justice de la mobilité et à ses implications politiques. Tout d’abord dans le domaine des transports et de la planification urbaine (3), puis dans le champ plus large des sciences sociales (4). En conclusion, nous revenons sur les controverses scientifiques et politiques autour des enjeux de la justice de la mobilité (5).

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