Faire parler la lumière et l’ombre : quelques réflexions sur l’apport des outils numériques de simulation d’éclairage à l’histoire de l’art

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11 octobre 2023

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Sophie Raux, « Faire parler la lumière et l’ombre : quelques réflexions sur l’apport des outils numériques de simulation d’éclairage à l’histoire de l’art », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.kbmvlo


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Alors qu’elle est la condition même de la visibilité de toute représentation figurative, l’étude de la lumière demeure sous explorée par l’histoire de l’art, en particulier dans sa dimension technique et pratique. Si les rapports entre l’ombre et la lumière dans les arts visuels ont déjà été bien explorés pour la Renaissance et le XVIIe siècle, notamment dans leurs dimensions symboliques (Gombrich 1995, Stoichita 1997) et théoriques (Kern 2014, Cousinié 2018), en revanche, le XVIIIe siècle n’a pas bénéficié de la même attention. Les travaux qui lui ont été consacrés portent essentiellement sur la première moitié du siècle et privilégient la question de la perception visuelle (Baxandall 1995). Ceci est d’autant plus paradoxal que les connaissances en matière de physique et d’optique évoluent considérablement au « siècle des Lumières » : le recul de la pensée religieuse en termes de philosophie naturelle, le développement du rationalisme et de l’empirisme renouvellent la pensée scientifique. Par ailleurs, depuis une décennie, les technologies numériques de simulation d’éclairage ont donné lieu à des travaux stimulants ouvrant de nouvelles perspectives de recherche. Elles ont principalement été mobilisées afin de recontextualiser l’œuvre d’art dans son ambiance lumineuse d’origine (Carrozzino 2014, Underhill 2018, 2019), ou ont servi à tester la validité d’hypothèses concernant l’usage d’instruments d’optique (Stork & Furuichi 2008). Là encore la Renaissance et le XVIIe siècle ont été privilégiés. Fondée sur les travaux en cours d’une équipe de recherche interdisciplinaire en histoire de l’art, histoire des sciences et techniques et en informatique, cette présentation se propose de montrer le potentiel heuristique des outils informatiques de simulations d’éclairage afin de renouveler l’étude du fait lumineux, tant dans ses dimensions matérielles que dans ses représentations. Elle se distingue des études précédentes en déplaçant le questionnaire à la fin du XVIIIe siècle - une période clé de l’histoire des sciences et des idées qui voit un recul tangible de l’acception métaphysique de la notion de lumière - et en mettant l’accent sur la fabrique matérielle de l’éclairage : comment comprendre la réalisation de scènes picturales plongées dans l’obscurité par des peintres contraints de travailler dans la lumière ? Quels dispositifs d’éclairage artificiels étaient en vigueur dans les académies d’art et les ateliers d’artistes ? Quelle est la cohérence des effets d’ombre et de lumière par rapport à l’emplacement et à l’intensité des sources lumineuses internes et externes au tableau ? Comment interpréter leurs écarts ?

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