Déscolariser le point de vue sur le langage pour comprendre les inégalités socio-scolaires : le cas d’une enquête à l’école maternelle

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Montmasson-Michel Fabienne, « Déscolariser le point de vue sur le langage pour comprendre les inégalités socio-scolaires : le cas d’une enquête à l’école maternelle », Octaviana, ID : 10670/1.kbzv5m


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Intervenante : Fabienne Montmasson-Michel (GRESCO, Université de Poitiers) La communication reviendra sur les réflexions théoriques et empiriques suscitées par une recherche sur la socialisation langagière des jeunes enfants scolarisés réalisée par enquête ethnographique dans des écoles maternelles et auprès de familles inscrites dans leur contexte local. Elle mettra en lumière dans quelle mesure déscolariser le point de vue sur le langage, c’est-à-dire ne pas prendre pour argent comptant la manière dont l’institution scolaire définit et considère le langage, a pu être un détour fructueux pour saisir les inégalités socio-scolaires. Au moins deux pas de côté ont été réalisés pour construire ainsi l’objet de recherche. Le premier a consisté à définir le langage de manière extensive comme « moyen par lequel les individus communiquent et signifient entre eux et pour eux-mêmes avec ou sans la médiation d’artéfacts culturels ». Une telle définition a permis de saisir empiriquement le langage scolaire, tout comme les pratiques langagières entre enfants, en appréhendant tout type d’objet culturel pris dans les pratiques langagières, qu’il s’agisse des objets de la culture écrite (supports écrits, instruments graphiques), d’autres objets de la culture légitime (e. g. les musées) ou encore des objets de la culture de grande consommation enfantine (les jouets, les dessins animés, les «loisirs créatifs », etc.). Un deuxième pas de côté a consisté à saisir la socialisation langagière non pas comme le seul fait de l’école maternelle – qui se pense comme école du langage, ni même seulement à la rencontre des influences familiales et scolaire, mais plus encore comme socialisation plurielle au croisement conjugué de quatre principales instances socialisatrices. Il s’agit 1. Des familles dans leur diversité sociale, 2. De l’école comme instance de socialisation à la culture écrite (avec ses normes et la perspective contemporaine de la littératie étendue), 3. Des groupes de pairs réunis dans la clôture scolaire disposant d’une relative autonomie et, enfin, 4. De la production culturelle pour l’enfance (socialement hiérarchisée), médiatisée par les trois précédentes instances. Le langage des jeunes enfants a ainsi été étudié à partir d’une sociologie dispositionnaliste, attentive à la fois à l’histoire sociale incorporée et aux contextes de socialisation, produit d’une socialisation langagière indissociablement corporelle, matérielle et cognitive. Deux aspects pourront être développés. Premièrement la recherche met au jour un ordre social enfantin, édifié par l’entremise d’une socialisation langagière plurielle, qui réfracte la structure sociale et donne à voir des inégalités socio- scolaires au croisement des rapports sociaux de classe et des rapports de genre. Deuxièmement l’approche retenue invite à penser les rapports entre oralité et littératie dans une société hautement scripturalisée telle que la nôtre, à la fois en évitant la réification de ces formes sociales et en saisissant leurs effets sociaux dans un espace social hiérarchisé.

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