Mutations urbaines et politiques locales vol.2: Ségrégation sociale et budgets locaux en Ile-de-France

Résumé 0

L’objectif de la recherche dont ce rapport présente une étape est d’étudier les relations entre deux ensembles de processus sociaux. D’une part, on s’intéresse aux transformations de la structure sociale de l’Ile-de-France dans son organisation spatiale, pour comprendre en quoi les mouvements de transformation économique modifient la ségrégation sociale. D’autre part, on analyse les politiques des communes, dont la décentralisation a fortement accru l’autonomie, pour saisir comment elles enregistrent, traduisent, freinent ou accélèrent, ces transformations sociales localisées, comment elles compensent ou aggravent les inégalités sociales urbaines.Le premier chapitre porte sur les transformations de la structure socio-professionnelle des communes sur la période 1968-1982. Les résultats soulignent la complexité de la structure d’ensemble et des ses évolutions, caractérisées simultanément par certains processus de bi-polarisation croissante, dans une partie de l’espace de la région, et, ailleurs, par d’autres processus de glissements de mélanges plus “moyens”.Le second chapitre explore les problèmes empiriques et méthodologiques de la construction d’analyses comparatives de ces structures et processus entre grandes métropoles, à partir de données et d’analyses sur Londres, Madrid et New York.Le troisième chapitre analyse les politiques locales au travers des budgets municipaux: il examine successivement les bases fiscales, les politiques fiscales, les politiques de dépense des municipalités de plus de 10000 habitants de la région, en les croisant systématiquement avec les résultats du premier chapitre d’une part, avec les données politiques d’autre part. Il souligne le poids considérable de l’inégalité des bases fiscales sur les politiques locales. Ces inégalités ne recoupent pas entièrement les inégalités sociales, mais l’évolution économique et les nouvelles tendances de localisation des entreprises tendent à les rendre plus systématiquement cumulatives.