L’histoire dans les sociétés lignagères de la Côte d’ivoire forestière

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1981

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Christophe Wondji, « L’histoire dans les sociétés lignagères de la Côte d’ivoire forestière », Publications de la Société française d'histoire des outre-mers, ID : 10670/1.kd1q3k


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Résumé En Fr

Oral tradition, authentic source of history of African peoples, is dismissed in certain learned circles because of some prejudices and eurocentric myths currently accepted during colonial days and up to now persisting ; besides the problem of research methods of our traditional societies has not been solved in an original and innovating manner. African scholars and their collaborators will therefore not only have to denounce that ethnocentric mentality but above all discover the essential elements that make up the historical conscience and knowledge in different oral cultures, in order to reveal their fundamental characteristics. We have managed to discover among societies based on lineages such as the Bete and the Gouro of the Ivory Coast, the conscience of progressive temporality, oriented from the past to the future ; a knowledge of the past (words of the past) kept by non specialized agents (elders in the lineages, artists and old people), practised through the category of an integrated space-time and that of the event (a case) and based on direct supports (such as narrative speechs and writings) and indirect ones such as songs, dances, names, etc.). The traditional history of the Bete and the Gouro thus discovered can allow us to write a piece of modern history in conformity with the present scientific demands, on condition that we pass from the categories of ancient african cultures into those of twenthieth century, or otherwise create new categories. But that suppose deep knowledge of african societies and a multidisciplinary approach and the setting up of appropriate research technics and methods.

La tradition orale, source authentique de l’histoire des peuples africains, est décriée dans certains milieux savants parce que persistent encore les préjugés et les mythes européocentristes en vogue à l’époque coloniale, et parce que le problème des méthodes d’approche de nos sociétés traditionnelles n’a pas été résolu dans un esprit original et novateur. Les chercheurs africains et leurs alliés n’auront donc pas seulement à dénoncer cette mentalité ethnocentriste mais surtout à découvrir les éléments constitutifs de la conscience et du savoir historiques dans les différentes cultures de l’oralité, afin d’en révéler les caractéristiques fondamentales. Nous avons pu déceler dans les sociétés lignagères Bete et Gouro de la Côte d’ivoire, la conscience d’une temporalité progressive, orientée du passé vers le futur ; une connaissance du passé (parole du passé) détenue par des agents non spécialisés (aînés de lignage, artistes, vieilles personnes), pensée à travers la catégorie d’un espace-temps intégré et celle de l’évènement (affaire), et s’appuyant sur des supports directs (discours et écrits narratifs) et indirects (chants, danses, noms etc.). L’histoire traditionnelle des Bete et des Gouro ainsi identifiée peut nous permettre d’écrire une histoire moderne conforme aux exigences scientifiques actuelles, à condition d’opérer le passage des catégories de la culture africaine ancienne à celles de la science du 20e siècle, sinon de créer de nouvelles catégories. Cela suppose une connaissance approfondie des sociétés africaines, un esprit d’ouverture pluridisciplinaire et l’élaboration de méthodes et de techniques de recherche appropriées. et les mythes européocentristes en vogue à l’époque coloniale, et parce que le problème des méthodes d’approche de nos sociétés traditionnelles n’a pas été résolu dans un esprit original et novateur. Les chercheurs africains et leurs alliés n’auront donc pas seulement à dénoncer cette mentalité ethnocentriste mais surtout à découvrir les éléments constitutifs de la conscience et du savoir historiques dans les différentes cultures de l’oralité, afin d’en révéler les caractéristiques fondamentales. Nous avons pu déceler dans les sociétés lignagères Bete et Gouro de la Côte d’ivoire, la conscience d’une temporalité progressive, orientée du passé vers le futur ; une connaissance du passé (parole du passé) détenue par des agents non spécialisés (aînés de lignage, artistes, vieilles personnes ), pensée à travers la caté¬ gorie d’un espace-temps intégré et celle de l’évènement (affaire), et s’appuyant sur des supports directs (discours et écrits narratifs) et indirects (chants, danses, noms etc.). L’histoire traditionnelle des Bete et des Gouro ainsi identifiée peut nous permettre d’écrire une histoire moderne conforme aux exigences scientifiques actuelles, à condition d’opérer le passage des catégories de la culture africaine ancienne à celles de la science du 20e siècle, sinon de créer de nouvelles caté¬ gories. Cela suppose une connaissance approfondie des sociétés africaines, un esprit d’ouverture pluridisciplinaire et l’élaboration de méthodes et de techniques de recherche appropriées.

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