2013
Cécile Fourrel de Frettes, « « L’Autre comme mythe : les représentations de l’ennemi(e) dans Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse (1921) et Mare Nostrum (1926) de Rex Ingram » », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.kgifpy
En 1921, Rex Ingram obtint un énorme succès en réalisant The Four Horsemen of the Apocalypse, adaptation de l’œuvre romanesque de V. Blasco Ibáñez et superproduction hollywoodienne défendant la cause alliée durant la Première Guerre mondiale. Cinq ans plus tard, le cinéaste américain tourna Our Sea, tiré d’un autre roman blasquien consacré à la guerre maritime en Méditerranée autour de l’année 1917. Ces deux films, de même que les œuvres littéraires dont ils étaient issus, recouraient aux mythes pour représenter l’ennemi. L’écrivain espagnol avait puisé son inspiration dans la Bible et dans la mythologie gréco-romaine mais aussi dans l’imagerie et la tradition iconique qui leur étaient associées. Paradoxalement, les mythes – récits et images connus de tous, fondant et fédérant un groupe – intervenaient dans la représentation de l’Autre – inconnu, extérieur au groupe, voire contre le groupe. Après avoir présenté l’idéologie panlatine sous-tendant les romans blasquiens, cette étude met en lumière les modalités et les enjeux de la récupération par la Dream Factory de l’imaginaire mythique qui les traverse, avant de conclure sur les modèles d’altérité ainsi créés et massivement diffusés par l’écran américain.