La civic tech : des professionnel·les de la communication numérique à l’assaut de la participation citoyenne (2016-2019)

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2024

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Tatiana de Feraudy, « La civic tech : des professionnel·les de la communication numérique à l’assaut de la participation citoyenne (2016-2019) », Politiques de communication, ID : 10670/1.kgn7t0


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Entre 2016 et 2019, les professionnel·les de la civic tech s’intègrent au marché de la participation citoyenne en tant que fournisseurs d’outils et de services de conseil, ainsi qu’en tant qu’entrepreneur·ses de cause. Intermédiaires entre les citoyen·nes et les mondes politique et administratif, ces acteur·rices se veulent aussi accompagnateur·rices de la modernisation publique. Faisant du problème participatif un problème de communication, les professionnel·les de la civic tech construisent leur juridiction en important du monde du numérique des métiers, des compétences et la figure de la start-up comme véhicule de changement social. Pour établir leur légitimité, ces acteur·rices technicisent, désingularisent et dépolitisent le problème de la participation citoyenne. La concentration du débat sur les technologies numériques et les méthodes « innovantes » qui permettraient la construction d’une opinion publique de manière rationnelle et consensuelle réactive le tropisme procédural du monde participatif. Par ailleurs, ces professionnel·les de la communication produisent, par leurs outils et leurs conseils, une norme du « bien communiquer » et du « bien décider » qui met en valeur la bienveillance et la responsabilité individuelle. La revendication d’une neutralité et d’un engagement apolitique contribuent à occulter la manière dont ces professionnel·les peuvent ainsi contribuer à discréditer le conflit et le militantisme et soutenir la dépolitisation et la privatisation de la participation citoyenne.

From 2016 to 2019, civic tech professionals enter the public engagement market as providers of technologies and services, while claiming a role of cause entrepreneurs. These newcomers position themselves as intermediaries between citizens and the political and administrative worlds, while also offering to accompany the change and modernization of public action. Their arrival on the market seems to endanger the fragile recognition and professionalization achieved by public engagement professionals. By importing references from the digital field to define their professions and skills, the civic tech professionals renew the tendency to consider tools and methodologies as the key elements in the success of citizen participation. Their integration in the start-up world also leads them to redefine the professional balance between neutrality and commitment, legitimizing a form of entrepreneurial activism in this field. Despite claiming technological neutrality and a position of exteriority, as technology developers and public policy consultants, these professional produce definitions of “good communication” and “good decision making”. By giving value to rationality, consensus, benevolence and individual action, these actors can contribute to discrediting conflict and activism. This startupization of public engagement, defined by the double mechanism of technification and de-singularization, can contribute to the privatization of the citizen participation problem.

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