L'empathie aujourd'hui : au croisement des neurosciences, de la psychopathologie et de la psychanalyse

Fiche du document

Date

2009

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Nicolas Georgieff, « L'empathie aujourd'hui : au croisement des neurosciences, de la psychopathologie et de la psychanalyse », La psychiatrie de l'enfant, ID : 10670/1.kgqqdf


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

L’EMPATHIE AUJOURD’HUI : AU CROISEMENT DES NEUROSCIENCES, DE LA PSYCHOPATHOLOGIE ET DE LA PSYCHANALYSE Les neurosciences cognitives ont très récemment redécouvert le concept d’empathie, en montrant l’existence de systèmes cérébraux spécifiques, « miroirs » ou « résonants », susceptibles de rendre compte de processus psychologiques aussi complexes que la connaissance d’autrui, ou l’identification à autrui. Nous confrontons les deux modèles de l’empathie, celui des neurosciences et celui de la psychopathologie clinique et de la psychanalyse, pour montrer que s’il existe en effet des convergences entre eux, en revanche l’approche clinique éclaire des propriétés spécifiques de l’empathie qui ne sont pas prises en compte par les neurosciences. C’est le cas notamment du principe d’une influence psychique interpersonnelle réciproque, et de l’action transformatrice de cette influence qui fonde le processus psychothérapique. Là où les neurosciences cognitives voient un mécanisme assurant la connaissance d’autrui par la reproduction ou replication de l’expérience d’autrui en soi, processus lui-même associé à un processus de différenciation entre soi et autrui, l’approche clinique décrit en effet un processus de modifications psychiques mutuelles qui aboutit à la construction de contenus nouveaux. L’interpsychique est ainsi à l’origine d’un copsychique, d’une organisation tierce qui ne peut être réduite à la reconnaissance en autrui du même ou du différent de soi. La connaissance d’autrui transforme en effet le soi. C’est aussi le cas du principe d’une empathie réflexive, qui fonde l’accès à soi sur le modèle de l’accès à autrui, donc de l’autre en soi. Nous illustrons ces distinctions par des références à la clinique psychopathologique des psychoses, qui nous paraît éclairer remarquablement ces propriétés de l’empathie.

EMPATHY TODAY : AT THE CROSSROADS OF NEUROSCIENCES, PSYCHOPATHOLOGY AND PSYCHOANALYSIS Cognitive neuroscience has very recently rediscovered the concept of empathy by demonstrating the existence of specific « mirror » or « resonant » cerebral systems which could account for psychological processes as complex as those of the knowledge of others or the identification to others. We will take the two models of empathy ; that of the neurosciences and that of clinical psychopathology and psychoanalysis and compare one with the other to show that, although there are indeed points of convergence between the two, the clinical approach clarifies specific properties of empathiy which are not accounted for by neuroscience. This is particularly the case for the principle of reciprocal interpersonal psychic influence and the transformative action of this influence which is a founding element of the psychotherapeutic process. Where cognitive neuroscience sees a mechanism providing the knowledge of the other by the reproduction or the replication of the experience of the other in one’s self, a process which is itself associated with a process of differentiation between the self and others, the clinical approach describes a process of mutual psychic modifications which result in the construction of new, novel contents. The inter-psychic realm is thus at the origin of a copsyche, of a third-level organization which cannot be reduced to the recognition in the other of that which is the same or is different from the self. The knowledge of the other transforms the self. This is also the case of the principle of reflexive empathy which founds access to the self on the model of access to others, thus to the other in the self. We will illustrate the above distinctions with references to clinical work in the psychopathology of psychoses which we believe sheds remarkable light on these properties of empathy.

LA EMPATIA EN LA ENCRUCIJADA ENTRE NEUROCIENCIAS COGNITIVAS Y PSICOANALISIS Las neurociencias cognitivas han descubierto recientemente el concepto de empatía, poniendo de relieve unos sistemas cerebrales específicos « espejos » o « resonancias » susceptibles de dar cuenta de procesos psicológicos tan complejos como el cocimiento del otro o la identificación con el otro. Hemos comparado los dos modelos de la empatía, el de las neurociencias y el de la psicopatología clínica y el psicoanálisis, y observamos que aunque existan convergencias entre ellos, el abordaje clínico aplica unas propiedades específicas de empatía que no se toman en cuenta en las neurociencias. Nos referimos particularmente al principio de la influencia psíquica interpersonal recíproca, y de la acción transformadora de esta influencia que fundamenta el proceso psicoterapéutico. Dónde las neurociencias cognitivas observan un mecanismo que confirma el conocimiento del otro por la reproducción o la replicación de la experiencia del otro en si, proceso asimilado a un proceso de diferenciación entre si y el otro, el abordaje clínico describe un proceso de modificaciones psíquicas mutuas que desemboca en la construcción de nuevos contenidos. Lo Inter-psíquico origina pues lo Co-Psíquico de una tercera organización que no se reduce al reconocimiento en el otro de lo mismo o lo distinto de si. El conocimiento del otro transforma el si-mismo. También es el caso del principio de una empatía reflexiva en la que se basa el acceso de si mismo al otro, y por lo tanto del otro en si. Ilustramos estas diferencias con referencias a la clínica psicopatológica de las psicosis, que en nuestra opinión ilustra perfectamente las propiedades de la empatía.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en