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Richard Banégas et al., « La politique africaine : stratégie d'impuissance ou impasses d'une politique d'indécision », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.kh7zsf
Durant sa longue carrière politique, Jacques Chirac a toujours cultivé un tropisme africain, conforme à son héritage gaulliste mais aussi à certains penchants personnels pour les civilisations non-occidentales. Dans ses fonctions de premier ministre ou de président, il a foulé à de nombreuses reprises le sol du continent, appréciant l'accueil chaleureux qui lui était réservé par des Africains "joyeux par nature". Mêlant indissolublement une vision culturaliste "Banania" des sociétés africaines, un conservatisme politique teinté de clientélisme et un volontarisme humaniste, l'ancien maire de Paris n'a jamais véritablement choisi entre la Corrèze et le Zambèze. Lors de ses deux mandats présidentiels, il s'est au contraire engagé dans une active diplomatie pro-africaine qui, paradoxalement, a mis en lumière l'incapacité croissante de l'ancienne puissance coloniale à peser sur le cours des événements au sud du Sahara.