2022
Cairn
Anouchka Vasak, « « Les baromètres de l’âme » : le modèle météorologique dans l’écriture de soi au 18e siècle », Dix-huitième siècle, ID : 10670/1.kjgpns
On considère souvent Rousseau comme le précurseur du « moi météorologique », cette perception d’une subjectivité instable, à l’image des variations du temps qu’il fait. Dans la première promenade des Rêveries du promeneur solitaire, il imagine, le passage est connu, un protocole aux allures quasi-scientifiques. Ce projet, comme le montre Pierre Pachet dans Les baromètres de l’âme. Naissance du journal intime (1992), serait à l’origine d’un nouveau genre littéraire où se déploie une subjectivité qui s’éprouve désormais dans sa variabilité et sa discontinuité. L’article vise à élargir l’enquête de Pachet : la métaphore du baromètre apparaît alors comme un lieu commun de l’écriture de soi dans l’Europe éclairée des dernières décennies du siècle. Pour quelles raisons, sociales, scientifiques, philosophiques, le baromètre est-il alors perçu comme l’instrument propre à dire cette nouvelle subjectivité ?