2008
Cairn
Geoffroy Murat, « Implications de la construction d’une “Homeland Defense“ en Europe, en matière d’intelligence économique », Sécurité globale, ID : 10670/1.kjml8c
L’Intelligence Économique et Stratégique (IES) connaît depuis plusieurs années un engouement de plus en plus important. L’IES commence ainsi à s’institutionnaliser, comme l’illustre la création en France du poste de Haut Responsable à l’Intelligence Économique auprès du Premier ministre. Toutefois, les situations sont très diverses en Europe entre des pays où l’IES est ancrée culturellement dans les mentalités, comme en Allemagne et au Royaume-Uni, et des pays où il se révèle plus difficile d’intégrer cette démarche, comme en France. L’Europe fait également face à un dilemme. Pour affronter les politiques d’IES offensives des États-Unis, du Japon ou des pays émergents, l’Europe est dans l’obligation de s’organiser pour défendre ses champions industriels. Or, 75 % du commerce européen est un commerce infra-zone, ce qui suscite une forte concurrence entre les différentes entreprises européennes. Il s’avère donc très difficile d’organiser une politique d’IES comparable à celle des États-Unis, du fait de la spécificité de la construction européenne. Il est pourtant indispensable d’établir cette politique, du moins dans les secteurs déjà européanisés, comme celui de la haute technologie.