De ira 3,25–43 Faire face à la colère : réponse logique et traitement comportemental

Résumé En Fr

In his treatise On Anger, Seneca examines the various ways of dealing with it and reminds us, in line with the ancient Stoics, that the best way is to forbid its entrance in our soul. In the section under consideration, 3. 25-43, however, we find advice that seems to be of a different kind, as well as a rather clear hesitation on Seneca's part when he sets himself the task of explaining how to combat anger, once it has entered us. We find advice of the logical type, which comes under the heading of preventive intellectual therapy, and which consists of controlling our representations; then advice identifiable as behavioural therapy, once the affect is present and work on the representations has become ineffective. The latter advice gives us a better understanding of how Seneca understood the exercise, the aim of which is to give appropriate form to the breath of the soul, including by 'non-right' means such as the affects of pity, love or shame.

Dans son traité De la colère, Sénèque examine les différents moyens d’y faire face et rappelle, dans la droite ligne des stoïciens anciens, que le meilleur moyen reste de ne pas lui laisser loisir d’entrer dans l’âme. Dans la section considérée, 3. 25-43, nous trouvons toutefois des conseils qui semblent d’un autre ordre, ainsi qu’une hésitation assez nette de Sénèque au moment où il se donne pour objectif d’expliquer comment combattre la colère, une fois qu’elle est entrée en nous. Nous y trouvons en effet des conseils de type logique, qui relèvent de la thérapeutique intellectuelle préventive, et qui consiste à maîtriser nos représentations ; puis des conseils identifiables à de la thérapie comportementale, une fois que l’affect est présent et que le travail sur les représentations est devenu inefficace. Ces derniers conseils nous permettent de mieux comprendre comment Sénèque entendait l’exercice qui a pour objectif de donner une forme appropriée au souffle de l’âme, y compris par des moyens « non droits » comme les affects de pitié, d’amour, ou de honte.