2014
Cairn
Vincent Laniol, « Les diplomates français et les neutres européens au sortir de la Grande Guerre (1918-1920) », Relations internationales, ID : 10670/1.klsdc6
Au sortir d’une guerre totale, les diplomates français eurent bien des difficultés à accepter le statut de neutres conservé par certains pays européens. En dépit de leurs actions humanitaires, ils voyaient dans ces pays, qui avaient refusé tout au long de la guerre d’entrer dans le conflit, au mieux des perturbateurs dans la mise en place du blocus, des « profiteurs de guerre » s’enrichissant du commerce avec les belligérants, et au pire, des intrigants appelant à un retour de la paix, voire même des quasi-ennemis soutenant les Allemands qui exerçaient sur eux, estimaient les Français, une influence importante. Leur neutralité pendant la guerre constitua un handicap pour ces pays au moment de négocier la paix. Leurs revendications ne furent prises sérieusement en considération par Paris que lorsqu’elles étaient antiallemandes ou lorsque les neutres avaient adopté une attitude pro-alliée pendant le conflit. Cet aspect fut primordial, y compris au moment de discuter de la SDN et du nouvel ordre juridique mondial.