Les systèmes de retraite face au vieillissement: Le choix français à l'aune des pratiques européennes

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Date

13 juin 2022

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Sciences Po

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Frédéric Gannon et al., « Les systèmes de retraite face au vieillissement: Le choix français à l'aune des pratiques européennes », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.kmkxdx


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Résumé Fr

Afin d’analyser la situation française actuelle et les stratégies futures envisageables pour adapter les systèmes des retraite au vieillissement, cet article revient sur le champ des possibles. De ce point de vue, l’Europe offre des pratiques diversifiées. Chaque système de retraite s’appuie sur deux logiques visant à combiner « solidarité » (garantir un niveau de vie minimum à la retraite indépendamment des cotisations versées) et « contributivité » (maintenir le niveau de vie à la retraite en fonction des cotisations versées). En Europe, la répartition est le mode de financement généralisé même si plusieurs pays du Nord ont opté pour une part significative de capitalisation. Au cours des prochaines décennies, tous les pays subiront une élévation du ratio de dépendance démographique, mettant sous pression l’équilibre financier des systèmes de retraite. Les mesures déjà adoptées devraient conduire à une baisse de la générosité (relative) de leur système de retraite ainsi qu’à un recul de l’âge des départs à la retraite. À long terme, l’effet global est très variable puisque certains pays voient le poids des dépenses dans le PIB diminuer, notamment la France, et d’autres augmenter, comme l’Allemagne. Le modèle français est l’héritier d’une longue histoire qui a abouti aux 42 régimes de retraite actuels. Trois grandes familles se distinguent selon le statut professionnel : les salariés du secteur privé, les salariés du secteur public (et assimilés) et les travailleurs non-salariés. Les réformes adoptées ont permis d’améliorer la situation financière sans restaurer totalement l’équilibre budgétaire. La crise financière de 2009 et la crise sanitaire de 2020 ont également mis le système à l’épreuve. Plusieurs pistes de réforme paramétrique ou systémique sont étudiées. Nous discutons des avantages et inconvénients des principales options : La marge d’augmentation du taux de cotisation est plutôt limitée car ce levier a déjà été très utilisé dans le passé et son niveau est devenu élevé au regard de la pratique européenne ; La dégradation régulière de la générosité relative des pensions est problématique. En effet, elle pourrait conduire, à terme, à un niveau de vie des retraités trop faible par rapport à celui des actifs. Une façon d’y remédier serait d’indexer les pensions sur le salaire moyen net ; L’âge moyen de liquidation des pensions est particulièrement bas en France par rapport aux autres pays européens. Son recul permettrait d’augmenter progressivement la masse de cotisations et de réduire les dépenses sans baisser la générosité. Par contre, il se heurterait à l’employabilité des seniors, à la pénibilité et aux inégalités d’espérance de vie. Une solution intéressante pourrait consister à encourager le recours à des dispositifs de retraite progressive et à tenir compte des écarts catégoriels d’espérance de vie ; La création d’un régime universel de base permettrait d’adopter des principes contributifs et solidaires communément partagés. D’un point de vue contributif, se pose la question centrale du choix du mode de calcul : prestations ou cotisations définies. D’un point de vue redistributif, l’universalité présenterait l’avantage de concentrer plus de ressources sur la pension de base, ce qui pourrait soutenir une dégressivité du taux de remplacement avec le revenu. Par ailleurs, elle faciliterait l’attribution d’une garantie de pension minimum.

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