2019
Cairn
Milan Bouchet-Valat, « Hypergamie et célibat selon le statut social en France depuis 1969 : Une convergence entre femmes et hommes ? », Revue de l'OFCE, ID : 10670/1.kmtggk
À la suite de l’augmentation du niveau d’éducation des femmes, les couples dans lesquels la femme est plus diplômée que son conjoint sont désormais majoritaires en France : l’hypergamie féminine s’est inversée. Cet article actualise ce résultat à partir des enquêtes Emploi de l’Insee, et met en évidence une tendance similaire quoique de moindre ampleur sur le plan professionnel : la proportion de femmes appartenant à une classe sociale (classification EGP) plus élevée que leur conjoint est passée de 13 % en 1969 à 23 % en 2016. Ces tendances sont allées au-delà de ce que l’évolution de la structure de la population impliquait (hypergamie relative). En revanche, on ne relève aucune hypergamie en termes d’origine sociale. La théorie classique liant l’hypergamie à une distribution asymétrique du célibat selon le sexe est pleinement confirmée. Ainsi, si le célibat augmentait à mesure que le diplôme, la classe sociale et l’origine sociale s’élevaient chez les femmes en début de période, cette échelle s’est inversée pour les deux premières dimensions et a disparu pour la dernière. La distribution du célibat des femmes s’est globalement rapprochée de celle des hommes.