Des ateliers de confection aux lignes d'assemblage des bébés : Stratégies d'emploi parmi des mères porteuses à Bangalore, Inde

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2014

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Sharmila Rudrappa et al., « Des ateliers de confection aux lignes d'assemblage des bébés : Stratégies d'emploi parmi des mères porteuses à Bangalore, Inde », Cahiers du Genre, ID : 10670/1.kn00y7


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Cet article analyse les trajectoires d’emploi de femmes à Bangalore, dans le Sud de l’Inde. Employées dans l’industrie de la confection, certaines en viennent à vendre leurs ovules et à se proposer comme mères porteuses, avant de revenir vers leur activité initiale. Notre propos est notamment de démontrer que si ces femmes sont bien exploitées par une industrie des corps, elles n’en tirent pas nécessairement un sentiment d’aliénation. De manière perverse, cette forme accentuée d’exploitation physique est vécue comme le moyen d’échapper au déclassement social. Ainsi, de nombreuses mères porteuses soulignent leur déclassement du fait du genre, qui explique leur position d’infériorisation dans la sphère privée, le fait qu’elles gagnent des salaires inférieurs à ceux de leurs époux, et le harcèlement sexuel qu’elles subissent dans l’industrie du vêtement. Dans ce contexte, leur accès à des revenus importants du fait de l’utilisation de leurs capacités reproductives constitue une forme de revanche, qui renforce leurs possibilités pour négocier des espaces d’autonomie au sein de leurs foyers au sens large, consolidant ainsi leurs positions sociales.

From sweatshops to intimate labor: employment strategies among surrogate mothers in Bangalore, IndiaThis article tracks surrogate mothers’ wage labor trajectories in the southern Indian city of Bangalore. Women working in garment factories sell their eggs and become surrogate mothers, after which they cycle back to garment factories. I show that while women are exploited in the intimate industries, they do not necessarily feel disempowered. Perversely, deepening forms of bodily commodification are experienced as deliverance from social degradation. Many surrogate mothers describe their social degradation because of gender; they have weaker positions in the home, they earn lesser wages than their husbands, and they are sexually harassed on the garment shop floor. Yet, they explain that it is precisely because of their womanly bodies they can earn large sums of money in Bangalore’s reproduction industry. Their ability to bring capital facilitates their capacity to negotiate powerful positions in their extended households, and solidify their social positions.

Este artículo analiza las trayectorias de empleo de mujeres en Bangalore, en el Sur de India. Empleadas en la industria de la confección, algunas llegan a vender sus óvulos y a proponerse como madres de alquiler, antes de regresar hacia su actividad inicial. Nuestro propósito es demostrar, en particular, que si esas mujeres son explotadas por una industria de los cuerpos, no deriva necesariamente de ello un sentimiento de alienación. De manera perversa, esta forma mayor de la explotación física es vista como la forma de escapar a la desclasificación social. Así, numerosas madres de alquiler subrayan su desclasificación debido al género, que explica su posición de inferioridad en la esfera privada, el hecho de que ganan salarios inferiores a los que tienen sus esposos, y el acoso sexual que experimentan en la industria de la confección. En este contexto, su acceso a un ingreso significativo debido a la utilización de su capacidad de reproducción es una forma de venganza, que mejora su capacidad de negociar espacios de autonomía en sus hogares en el sentido más amplio, consolidando así su posición social.

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