Le groupe sur la vie affective et sexuelle : évolutions cliniques

Résumé Fr En

Les personnes présentant une déficience intellectuelle sont susceptibles d’être exposées davantage à l’abus sexuel que la population normale. En outre, elles ont plus de peine à faire savoir leurs besoins affectifs et sexuels.Dans le but de constituer un groupe thérapeutique, chaque année depuis 1999 nous conduisons un groupe à propos de « la vie affective, relationnelle et sexuelle » en ambulatoire à l’Unité de Psychiatrie du Développement Mental à Genève. Dès le début, nous avons pris le parti de réunir des personnes adultes, hommes et femmes ayant un retard mental léger ou modéré et présentant des préoccupations, voire des problématiques sexuelles diverses. Ces aspects ainsi que leurs diagnostics donnent au groupe une caractéristique d’hétérogénéité.Le groupe est fermé et fonctionne par session de 24 séances hebdomadaires d’une heure. Il est conduit par un couple de thérapeutes et une observatrice. Notre approche est psycho-éducative et nous nous inspirons de modules du programme « Des femmes et des hommes » de Delville, Mercier et Merlin (2000). Toutefois, nous favorisons la discussion libre flottante et, avec les contributions volontaires, nous sommes parvenus à appeler notre approche « légèrement psychodynamique ».Chaque année nous notons une répercussion thérapeutique importante : la participation, l’intérêt pour les sujets traités, l’appréciation de pouvoir parler de la vie intime avec respect et dignité dans un cadre contenant, le développement du savoir-être et du savoir-faire avec un impact sur l’estime de soi. Ces phénomènes parmi d’autres prouvent que l’approche groupale est efficace pour cette population. Les évolutions cliniques de plusieurs groupes témoignent de la pertinence et de la nécessité de ce type de groupe pour la population d’adultes présentant un retard mental et des troubles psychiatriques.En outre, lors d’une étude sur l’impact que la participation à un groupe de cette modalité peut avoir sur l’estime de soi et sur le bien-être des participants, les résultats ont été significatifs pour l’estime de soi et positifs pour l’enrichissement des connaissances. Ceci nous a encouragés à faire une recherche durant 5 ans.

People with intellectual deficiencies are likely to be exposed more than the so-called « normal » population. Moreover they have more difficulties in making known their affective and sexual needs.Our aim is to establish a therapeutic group. We lead a group about « the emotional, relational and sexual life » in the UPDM-out patients section, in Geneva, every year since 1999. Since the beginning, we have decided to gather adults, men and women, having a light or moderate mental delay and presenting preoccupations, and/ or any sexual problems. These aspects as well as their diagnoses give to the group a characteristic of heterogeneity.This group consists of a closed group, of 24 weekly sessions of one hour. It is led by a couple of therapists and an observer. Our approach is psycho-educative and we are inspired by the program « Des femmes et des hommes » from Delville, Mercier and Merlin (2000). However, we favour the free discussion and, with a voluntary contribution, we succeeded in calling our approach « slightly psychodynamic ».Every year, we note an important therapeutic repercussion : the participation, the interest for the handled subjects, the appreciation to be able to speak about private life with some respect and dignity. Also the development of the know-being and the know-how with an impact on the self-respect. These phenomena prove that the approach with groups is effective for this population. The clinical evolution of several group show the relevance and the necessity of these groups in the population of adults having a double diagnostic of both intellectual disability and psychiatric disorders.During a study on the impact which the participation to a group of this modality can have on the self-respect and on the well-being of the participants, results were significant for the self-respect and positive for the enrichment of the knowledge. This encouraged us to make a research for 5 years.