2022
Cairn
Lucas Jeanneau et al., « No more visits: Informal care in nursing homes before the COVID-19 outbreak », Gérontologie et société, ID : 10670/1.koe7co
Durant la pandémie de la COVID-19, des restrictions sur les visites en maisons de retraite ont été mises en œuvre. De telles mesures sont susceptibles d’affecter le bien-être des résidents, en les privant notamment de l’aide apportée par leurs proches. On dispose cependant de peu d’éléments quantitatifs sur l’aide fournie par les proches aux personnes en établissement. Cet article documente l’importance, les modalités et les déterminants de l’aide informelle en maison de retraite hors contexte épidémique, en s’appuyant sur un échantillon représentatif de la population française de plus de 60 ans vivant en établissement pour personnes âgées (N=3223) de l’enquête CARE (2016). Sur la base de ces éléments, l’article discute ensuite des implications des interdictions de visite dans le contexte de la COVID-19. Plus de 80 % des résidents reçoivent de l’aide informelle. Celle-ci porte sur les activités de la vie quotidienne (en particulier les tâches administratives et les activités en lien avec la mobilité) pour 3/4 des résidents, et s’accompagne alors généralement d’un soutien moral. Avoir des proches en vie, l’âge et l’état de santé sont des déterminants majeurs de la probabilité d’être aidé. L’interdiction des visites est susceptible d’affecter le bien-être des résidents et d’avoir des effets néfastes en termes de santé physique et mentale. Cette dimension est à prendre en compte dans l’évaluation des coûts et des bénéficies associés à la restriction des visites aux résidents.