2016
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Jean-Matthieu Méon, « Une approche extensive du roman graphique Phuong-Dinh Express, Autodafé et la combustion spontanée des frontières », HAL-SHS : sciences de l'information, de la communication et des bibliothèques, ID : 10670/1.kp3ajy
A l'un des moments clés de son introduction en France (le début des années quatre-vingt), la catégorie « roman graphique » a désigné, de manière extensive, à la fois des bandes dessinées qui font place à la littérature ou à certains de ses attributs (textuels, thématiques…) et des romans s'ouvrant à l'articulation texte-image que mobilise la bande dessinée. Ainsi, au-delà du genre aujourd'hui institué, le « roman graphique » a pu constituer un point de rencontre potentiel entre des oeuvres, et des auteurs, partageant certains enjeux et certaines problématiques, à défaut de partager une même forme esthétique. Dans ce contexte, le « roman graphique » n'est alors pas tant un genre qu'un lieu carrefour de différentes traditions de récit pour adultes mêlant texte et image dans des proportions diverses et selon des modalités variables. L'attention portée à la construction historique du « roman graphique » permet ainsi de dépasser les évidences que l'institutionnalisation de la catégorie a imposées. C'est plus précisément à partir de l'étude d'une oeuvre (Phuong-Dinh Express, paru en 1983), des variations de ses qualifications au fil du temps (« roman », « roman graphique »), de la trajectoire de son auteur (Romain Slocombe) et de son contexte éditorial (la collection Autodafé des Humanoïdes Associés) que cet article souhaiter éclairer sous un jour nouveau les relations entre roman et bande dessinée en montrant les possibilités comme les ambiguïtés que leur rapprochement au sein d'une même catégorie ouverte a suscitées.