La transparence, un levier de communication hybride au service de la légitimation de la Banque centrale européenne

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Le présent travail de recherche s’intéresse à la transparence, instrument de communication hybride au service de la légitimation de la Banque centrale européenne. Il pose la question centrale de la stratégie de transparence de la BCE, en interrogeant en particulier la manière dont elle permet à l’institution de se légitimer tout en optimisant l’efficacité de sa politique monétaire.Les principaux résultats de notre mémoire montrent d’abord que la BCE s’homologue institutionnellement au travers d’une stratégie discursive qui combine des éléments de légitimation, de crédibilité et de captation. La transparence est notamment positionnée comme une contrepartie de l’indépendance de la BCE, et donc un moyen pour les citoyens de contrôler leur institution.Mais la transparence a aussi des avantages économiques : elle crédibilise la politique monétaire de la BCE tout en constituant un outil d’optimisation de l’efficience des marchés. De l’affirmation du mandat à l’accroissement de la prévisibilité des décisions, tout est ainsi fait pour ancrer les anticipations des agents économiques conformément à la cible d’inflation. Il est d’ailleurs avéré que la transparence a des effets positifs sur les marchés.Enfin, cette transparence hybride est incarnée par la figure d’autorité du président, aussi bien responsable de l’accountability médiatique et politique de la BCE que de la transmission de sa politique monétaire aux marchés. Pour ce faire, le gouverneur adopte notamment une posture consensuelle, à même de signifier l’unité démocratique et économique du Conseil des gouverneurs et de la zone euro.Mais cette posture étant aujourd’hui décrédibilisée, peut-être serait-il pertinent de repenser le mode de gouvernance de la BCE, et ce afin d’accroître sa transparence.