Un ancien professeur d'université et président du Félibrige raconte ses souvenirs de la période 1930-1945

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19 octobre 1983

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Violaine Cot et al., « Un ancien professeur d'université et président du Félibrige raconte ses souvenirs de la période 1930-1945 », Ganoub, archives sonores de la recherche, ID : 10670/1.krdkkr


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En introduction à sa transcription, l'enquêtrice indique comment l'informateur, après avoir pris connaissance de sa démarche une semaine avant l'entretien, a préparé seul ses propos, détaillés en trois parties (vie professionnelle, vie scientifique, vie familiale). Les interventions de l'enquêtrice sont rares et infléchissent peu le plan souhaité par l'informateur qui mène ainsi le cours de l'entretien. L'informateur est interrogé sur la période 1930-1945. Il explique son envie d'apprendre et d'enseigner le provençal par son origine méridionale. Il détaille son parcours professionnel (il devient maître de conférences à Aix-en-Provence en 1946). Il compare le niveau des élèves parisiens (il était professeur au lycée Montaigne) avec celui des élèves provençaux. Il énonce ses principes d'enseignement et parle de sa vocation, du modèle d'enseignant qu'a représenté l'instituteur dépeint par Pagnol dans "La Gloire de mon père". Il aborde sa vie scientifique et l'obligation à son époque de soutenir sa thèse à la Sorbonne pour que celle-ci ait une valeur. Il explique l'organisation de sa vie de l'époque, professeur au lycée Montaigne, il suit les cours à l'Ecole des Hautes Etudes (cours d'Oscar Bloch, Clovis Brunnel, Dauzat dont il loue les qualités intellectuelles). En 1938, il est organisateur avec Albert Dauzat du premier congrès international de toponymie et d'anthroponymie. Mentionnant la présence d'universitaires étrangers, il se souvient d'une ambiance tendue. Soupçonnant une forme d'espionnage, l'informateur considère que, durant l'été 1938, un étudiant allemand allant à l'étranger devait "rapporter autre chose". Il exprime sa volonté de transmettre le savoir issu de ses recherches dans son enseignement aux élèves du second degré. La rédaction de sa thèse a été motivée par son amour pour la Provence, l'ambiance familiale ou encore ses rencontres avec Emile Ripert et Georges Lotte. Il raconte son intégration au Félibrige dont il fait partie depuis 1925. Il décrit un sentiment d'appartenance à la Provence. Il avoue également qu'un "esprit chevaleresque" a influencé son intérêt puisque défendre le provençal signifiait pour lui prendre parti pour le faible. Pour faire vivre sa famille, l'informateur explique qu'il lui était nécessaire de faire des heures supplémentaires et de donner des leçons particulières en plus de son salaire. L'achat d'une voiture a été pour lui une liberté. Il évoque une nécessité de sortir de Paris pour respirer en plus du plaisir de voyager. Il parle d'une "aspiration à une certaine aisance", et de l'idée de "franchir petit à petit les degrés de la société". Il rapporte l'importance culturelle de la radio où il suivait les retransmissions de représentations théâtrales. Il avoue son manque d'intérêt pour la politique (durant le Front Populaire notamment) et s'être intéressé plus volontiers à sa vie de famille. Parce que sa fille ne s'y sent pas bien, il déménage de Paris pour habiter Sceaux en Juillet 1939. Il est mobilisé et blessé mais il ne détaille pas cet épisode. Durant la guerre, sa principale préoccupation est d'ordre matériel. Un second déménagement avec un jardin plus grand lui permet de vivre en autarcie sous l'occupation, avec sa famille. Il évoque un épisode au cours duquel des Allemands ont égorgé un cochon comme seul souvenir désagréable de l'occupation. Il relate un acte de "résistance à sa façon", un lever de drapeau français en 1943. Il se souvient du bombardement de Sceaux. Il revient enfin sur les circonstances de rédaction et de publication du "Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France" dont il est l'auteur.

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