Rose Ausländer: un rossignol aphone

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6 avril 2023

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Sabine Aussenac, « Rose Ausländer: un rossignol aphone », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.krzzdo


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Rose Ausländer : un rossignol aphoneOn la surnomme le rossignol de la Bucovine. Lorsqu’éclate la guerre, Rose Ausländer, née à Czernowitz en 1901, a déjà écrit et publié de nombreux poèmes en langue allemande, puisque Czernowitz, aujourd’hui en Ukraine, faisait à l’époque partie de l’Autriche-Hongrie. La poétesse va connaître le terrible épisode de la Shoah par balles, lorsque la population juive de « la petite Vienne » est décimée et que des milliers de juifs sont exterminés sur les rives du Pruth, puis le ghetto, avant de vivre l’exil aux États-Unis.Jusqu’en 1956, elle sera incapable d’écrire le moindre vers en langue allemande, cette langue devenue celle « des bourreaux ». Son trauma passe en effet par le langage, par cette incapacité du dire en allemand, alors même qu’elle continue à s’exprimer en poésie, mais en anglais. Le rossignol de la Bucovine est aphone, il a perdu ce qui fondait son chant. Peut-on parler de trauma individuel, d’ailleurs, en évoquant la Shoah ? Oui, mille fois oui, justement en mémoire des millions de victimes qu’il convient de réhumaniser en leur accordant cette individualité que le génocide a voulu nier. La rencontre d’une poétesse américaine, Marianne Moore, sera le catalyseur qui aidera Rose Ausländer à renouer avec l’expression en langue allemande. S’en suivront des milliers de poèmes, une rupture stylistique avec une poésie qui était autrefois un peu parnassienne, et surtout un travail permanent d’anamnèse poétique autour du trauma individuel et du traumatisme collectif de la Shoah et de la perte de son pays natal et d’une mère aimée. Nous tenterons de démontrer comment la poétesse est passée du silence de l’indicible au travail de mémoire, jusqu’à dépasser le trauma dans une résilience exemplaire qui fait de son œuvre l’une des voix majeures de la poésie allemande du vingtième siècle.

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