2018
Cairn
Thierry Sanjuan et al., « La Chine vue d’en bas, les petites villes enjeux du développement », L’Espace géographique, ID : 10670/1.kt78xz
Depuis les années 1980, le déséquilibre croissant entre le littoral chinois et l’intérieur du pays s’est traduit par des migrations rurales massives, sans que les migrants bénéficient pour autant des services urbains d’accueil liés au statut de la résidence. Le récent plan d’un nouveau mode d’urbanisation et l’assouplissement du statut des migrants en 2014 s’inscrivent dans une politique de rééquilibrage du développement sur l’ensemble du territoire, privilégiant notamment une montée en puissance des petites villes. Celles-ci sont appelées à se développer, afin de ralentir la trop forte croissance des métropoles, mais aussi de faire émerger en réseau des pôles de développement aux échelles régionales et locales, intégrant par ce biais l’espace rural. Cette orientation dans l’histoire récente de l’urbanisation soulève deux questions : celle des schémas d’aménagements régionaux prévoyant les réseaux d’infrastructures ; et celle de la capacité et des modalités des investissements publics et privés indispensables pour réaliser un aménagement « harmonieux » du territoire. Cette politique concerne directement, dans le cas des villes existantes, une réflexion sur l’élaboration de schémas directeurs plus flexibles pouvant s’adapter aux évolutions économiques prenant en compte les données du patrimoine local, la création et la requalification d’équipements publics et de l’habitat. Cela pose dès lors la question de l’autonomie relative des petites villes existantes dans l’organisation et l’évolution de leur développement vis-à-vis des métropoles régionales dans ce cadre nouveau de mise en concurrence inter- et intra-provinciales.