27 juin 2016
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Anaïs Boulard, « Un monde à habiter : imaginaire de la crise environnementale dans les fictions de l'Anthropocène », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.kt9f4t
Certains géologues s’accordent à dire que l’Holocène, l’ère géologique d’environ dix mille ans dans laquelle nous nous situons, a laissé sa place à l’Anthropocène, nouvelle couche géologique caractérisée par l’empreinte irréversible de l’activité humaine sur le monde. Cette hypothèse scientifique est corroborée par la crise environnementale qui frappe le monde contemporain et qui met désormais en doute les possibilités de survie de la planète et donc de l’humanité. Depuis quelques décennies, la culture nord-occidentale s’empare de cette réalité anxiogène en la représentant à travers des scénarios fictifs. Ces représentations, diverses et nombreuses, constituent un véritable imaginaire social de la crise environnementale. Cette étude se concentre sur cette représentation plus particulièrement en littérature. Il s’agit d’interroger, à travers l’analyse comparative de huit romans nord-occidentaux (de France, du Canada et des États-Unis), désignés comme des « fictions de l’Anthropocène », comment les œuvres fictives contemporaines participent de l’imaginaire social de la crise environnementale. Ces œuvres reprennent des motifs communs, comme la pollution ou le réchauffement climatique, mais proposent aussi d’explorer des ailleurs fictifs permettant d’imaginer des futurs possibles pour un monde en danger. Elles montrent ainsi en quoi la crise environnementale est fondamentalement liée à notre façon d’habiter le monde. C’est donc une crise de l’humain qui est dévoilée par ces fictions, lesquelles révèlent, à travers une écriture travaillée et un imaginaire puissant, l’intérêt d’une approche spécifiquement littéraire des récits sur notre survie à l’heure de l’Anthropocène.