2004
Cairn
Gunther Coppens, « Spinoza et Boxel. : Une histoire de fantômes », Revue de métaphysique et de morale, ID : 10670/1.kti55s
La correspondance de Spinoza comprend six lettres remarquables sur le thème des spectres. On se demande s’ils existent et si on peut reconnaître à certains d’entre eux un sexe féminin. Cet échange qui s’est noué à l’instigation de Hugo Boxel est une curiosité dans cette correspondance mais pas dans son contexte historique, et cela même si, aux Pays-Bas, les procès en sorcellerie avaient moins de succès qu’ailleurs. C’est alors dans l’éclairage de la littérature qui s’est développée autour des choses superstitieuses que ces lettres peuvent être placées. À cet égard, l’œuvre maîtresse de Balthasar Bekker De Betoverde Wereld (Le Monde enchanté), est une référence importante. Cet ouvrage qui cherche à purifier la foi en combattant la superstition avec des arguments cartésiens permet d’établir les deux points suivants. Boxel est plus du côté de la superstition que de la raison, malgré les nombreuses autorités qu’il cite. Spinoza, lui, a avec Bekker des positions communes, mais ceci ne peut faire oublier qu’il défend au sujet d’une question d’actualité une position unique qui peut l’en éloigner en raison de son identité de philosophe.