2006
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Nathalie Kalnoky, « Des princes scythes aux capitaines Iasses », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.kv3oiw
Aujourd’hui encore, la Hongrie – tout en étant en elle-même une exception ethnico-linguistique en Europe – voit s’exprimer des sensibilités identitaires variées. Non pas celles d’ethnies clairement différenciées (slovaque, croate, serbe, roumaine), mais celles de communautés tout à la fois magyarophones et attachées à leur particularisme au sein de l’histoire hongroise. C’est en effet dans l’histoire médiévale hongroise qu’apparaissent ces communautés privilégiées : Sicules et Saxons en Transylvanie (aujourd’hui en Roumanie), Allemands du Szepes en Haute-Hongrie (aujourd’hui Slovaquie), Coumans et Iasses dans la Grande Plaine (Puszta), entre le Danube et la Theisse (Tisza) et Petchenègues pour l’essentiel entre le Danube et le lac Balaton. La présence en Hongrie des Iasses (qui à l’origine ont parlé une langue iranienne très proche de l’ossète actuel) est documentée à partir de 1323. Au vu de cette charte qui autorise les Iasses à désigner leurs notables et non plus à obéir aux notables coumans et également en raison des localisations attestées des uns et des autres, il est difficile de complètement dissocier l’étude de ces groupes. Cependant, il s’agit bien de deux entités culturelles différentes, même si leur histoire statutaire en Hongrie fut commune.Après un rappel des conventions – et des confusions – de traduction du nom hongrois Jász et un aperçu des occurrences de populations iraniennes tant dans l’histoire des Hongrois avant leur arrivée en Pannonie que dans celle du bassin des Carpates, les principaux points du statut des Iasses dans la Hongrie médiévale (XIIIe-XVIe siècle) seront présentés.