25 octobre 2021
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Philippe Bourdin, « Liberté pour le théâtre, citoyenneté pour les comédiens (1789-1792) », HAL-SHS : histoire, ID : 10.4000/lrf.5809
Réfléchissant aux droits civiques et aux libertés nouvelles, l’Assemblée nationale constituante traite en plusieurs débats du cas des auteurs, des comédiens et des théâtres. La presse et les clubs s’interrogent sur le patriotisme en art, sur la moralité des scènes. Le modèle de la Comédie-Française paraît absolu ; le poids de l’institution est capital dans les débats. Ils sont nourris des préjugés religieux et des préconisations de Rousseau. À droite de l’Assemblée, le « parti noir » multiplie les incidents de séance. Dès 1789 pourtant, le théâtre apparaît comme un outil éducatif majeur, une possible école de vertu. Sur le plan économique, il doit s’émanciper des privilèges d’Ancien Régime. Le décret Le Chapelier du 13 janvier 1791 va le permettre, libérant la création des salles, abolissant leur sujétion à la Comédie-Française ou à l’Opéra, et faisant des comédiens des libres contractants au sein des troupes. Devenus citoyens, les artistes s’engagent en politique, portent les armes, multiplient les dons et bouleversent parfois leur répertoire. De celui-ci sont comptables les dramaturges, à l'issue de deux ans de débats législatifs sur leurs droits, faisant aboutir un combat porté depuis les années 1770 par Beaumarchais.