Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.25647/etudesduceri.273-274.08
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Gilles Andréani, « Entre le « Sud global » et l’« Occident collectif » : où en sont les alignements autour des protagonistes de la guerre d’Ukraine ? », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10.25647/etudesduceri.273-274.08
La Russie et l’Ukraine, une fois dissipée l’illusion d’une guerre courte, se sont installéesdans un conflit durable. Elles ont été toutes deux confrontées, de ce fait, aux nécessités de ladiplomatie de guerre : se chercher des alliés ou, à défaut, des soutiens ; trouver à l’extérieurdes armes ainsi que les ressources nécessaires à leur industrie de guerre ; affaiblir et isolersur le plan politique et moral leur ennemi ; plaider leur cause devant l’opinion mondiale etla leur propre en valorisant leurs soutiens et en dévaluant leurs adversaires.De ce jeu diplomatique de longue haleine, assez classique de la part de tout pays enguerre, sont sortis non pas des alliances actives – aucun pays tiers n’assume le statut decobelligérant – mais deux groupes de pays alignés, l’un en soutien à l’Ukraine, l’autre àla Russie, mais avec des limites dans les deux cas ; et, au-delà de ces deux groupes, desalignements de pays non pas neutres, mais qui se refusent à prendre parti, ce qui, dans lecontexte de l’agression flagrante qu’a été l’invasion de l’Ukraine, comporte un certain degréd’indulgence envers la Russie et de distance vis-à-vis de l’Ukraine et de ses soutiens.Ce sont ces alignements que nous tenterons d’analyser ici, en nous demandant quelleest leur solidité et quel sera leur impact prévisible sur le rapport des forces et l’issue de laguerre ; en nous demandant aussi comment la survenance d’autres crises internationales,comme le conflit entre Israël et le Hamas, son extension éventuelle à l’Iran, ou une crisesino-américaine, pourrait les faire évoluer.