31 décembre 2013
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Souquet Lionel, « D’Arenas à Estévez : filiation politique, philosophique et littéraire », Littératures d'Amérique Latine, ID : 10670/1.kxycs7
On ne peut qu’être frappé – au-delà des différences apparentes – par la proximité quasi animique entre l’univers d’Abilio Estévez et celui de Reinaldo Arenas, l’enfant terrible des lettres cubaines. Héritiers de Gombrowicz et de Piñera, Arenas et Estévez opposent leur idéal d’immaturité et de nomadisme et leurs rêves de châteaux en Espagne au paramétrage et à la grisaille révolutionnaires. Les deux auteurs virtuoses se rejoignent tout particulièrement dans la perception d’une identité cubaine surdéterminée par l’Histoire nationale et par une mise en scène grandiloquente et falsifiée de la Révolution. Face au caractère factice du discours officiel et aux interdits du réalisme socialiste, Arenas et Estévez revendiquent la contemplation des œuvres « auratiques » et la puissance du simulacre comme définition de la modernité.