« Être » et « devenir » desplazado à Soacha : les effets de catégorisation sur les sociabilités urbaines et sur la recomposition des violences dans les cinturónes de miseria(s)

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16 novembre 2018

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Tiphaine Duriez, « « Être » et « devenir » desplazado à Soacha : les effets de catégorisation sur les sociabilités urbaines et sur la recomposition des violences dans les cinturónes de miseria(s) », Trajectoires Humaines Transcontinentales, ID : 10.25965/trahs.695


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L’un des effets les plus visibles du conflit armé interne colombien réside dans les mouvements de population provoqués dans son sillage. Ils concernent près de sept millions deux cent mille citoyens qui se sont vus contraints de quitter leurs lieux de résidence en réponse aux multiples effets des affrontements armés qui traversent ce vaste territoire depuis plus d’un demi-siècle. Dès 1997, le gouvernement a adopté une loi visant à protéger ces « desplazados ». Cependant, en légiférant sur cette pratique de guerre, il en a aussi fixé les manifestations spatiales, temporelles et situationnelles. Ainsi, de « migrants dans la guerre » les desplazados sont devenus des migrants « de » la guerre. Empreints d’une altérité sans cesse réajustée selon les besoins politiques du temps présent, ils ramènent dans leur sillage les échos d’une réalité armée frappée d’amnésie et reléguée au seul milieu rural. Mais, reste que les villes sont aussi touchées par ce phénomène, ne serait-ce que parce qu’elles « réceptionnent » ces mouvements. L’objet de cet article est d’illustrer les effets de la catégorie de « desplazado » sur les sociabilités urbaines. Le propos est d’expliquer comment elle participe à la reconfiguration des violences armées dans les cinturónes de miseria qui, aussi complexes soient-elles, ne sont pas directement concernées par le processus de paix.

One of the biggest consequences of Colombia’s internal armed conflict is the displacement of communities. In more than half a century, nearly seven million and two hundred thousand citizens were impacted by the multiple effects of this conflict. In 1997 the Colombian government adopted a law to protect the so called “desplazados”. However, legislating on this practice of the war also formally reduced the official recognition of its multiple spatial, temporal and contextual manifestations. From then on, the “desplazados” who were “migrants in the war” gradually became the migrants “of” the war. Endowed by an alterity constantly revisited by the political needs of present time, they bring back in their wake the echoes of an armed reality struck by amnesia and confined to rural areas. Yet cities are also affected by this phenomenon, partly because they “receive” this migratory movements. This article proposes to illustrate the effects of the category of “desplazado” on urban’s modes of sociability. The purpose is to understand how this classification reconfigures the armed violence in the “misery belts” and which, no matter how complex, are not necessary linked to the peace process.

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