1 avril 2019
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Katell Brestic, « « Nous chez eux ». Rencontres et confrontations dans l’espace de l’exil à l’exemple des émigrés germanophones en Bolivie (1938-1945) », Textes et contextes, ID : 10670/1.l0m647
Entre 1938 et 1945, 10.000 exilés germanophones, qui avaient dû quitter le Reich en raison de leur appartenance politique ou de leur judéité affirmée ou assignée, trouvèrent refuge en Bolivie. Ces exilés furent les acteurs d’un mode de circulation particulier, puisque contraint, qui les amena dans un pays qui ne leur offrait aucun repère identificatoire. Ils ne purent donc préparer ni même anticiper la rencontre avec la population bolivienne. Dans cet article, nous étudierons d’une part l’exil comme mode particulier de circulation qui a compliqué a priori la rencontre entre émigrés allemands et population locale ; nous verrons par ailleurs que si des contacts ponctuels eurent lieu entre les exilés et une partie des Boliviens, ils restèrent marginaux en regard des phénomènes d’indifférence et de rejet. Les possibilités d’intégration ou d’hybridation y furent donc très limitées, à l’inverse de ce qui se passa dans d’autres destinations de l’exil, comme au Canada ou en Argentine. L’exil et ces difficultés d’intégration nourrirent par ailleurs la constitution d’une société de l’exil elle-aussi riche de rencontres et conflits qu’il conviendra de présenter.