La construction de l'objet corruption en Afrique

Fiche du document

Date

2007

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn



Citer ce document

Olivier Vallée, « La construction de l'objet corruption en Afrique », Afrique contemporaine, ID : 10670/1.l1o8kr


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

D’une conception limitée de la corruption, on est passé, dans les deux dernières décennies, à une extension de son champ et à son rattachement à des principes généraux de justice comme les droits de l’homme. Dans le même temps, avec une attention plus sensible à la criminalité internationale, la source de normativité de la corruption se déplace vers des conventions à portée régionale ou mondiale.La lutte contre la corruption est élevée à la hauteur d’une politique de réforme et devient indissociable de la bonne gouvernance. La corruption est assimilée, non plus à un seul détournement, mais est considérée comme le frein à la croissance et à de nouveaux apports de financements extérieurs. Dans ce contexte d’élargissement des effets de la corruption et avec le diagnostic d’une implantation forte de ses racines dans les gouvernements africains, il faut voir aussi la poursuite de la contestation de l’organisation et de la gestion des États africains.La transparence, qui est la traduction de la glasnost, s’impose aussi comme un corollaire de la démocratie et un révélateur de la qualité de la gestion publique. Cette visibilité exigée fonde ce que l’on pourrait appeler la légitimité de Transparency International. Cette organisation non gouvernementale, fondée en 1993, « travaille à renforcer l’influence de la société civile et à former des coalitions, menées par la société civile et auxquelles participent les milieux d’affaires, les pouvoirs publics et le monde universitaire, en vue d’endiguer la corruption ». Cet article essaie de montrer comment les études et les enquêtes sont souvent en décalage avec cette police globale des sociétés mais comment il est difficile conceptuellement de s’en affranchir.

In the past, corruption had a relatively narrow definition. However, over the last two decades the definition has broadened considerably, encompassing fundamental principles of justice such as human rights. At the same time, as crime has become a global issue, regional and international agreements and conventions provide new ways to benchmark corruption.The fight against corruption is today a reform policy in its own right and cannot be dissociated from good governance. The scope of corruption is no longer limited to misappropriation, but is now considered a major impediment to growth and to new external financing. The acknowledgement of the broader effects of corruption and a diagnostic of widespread corruption in African governments are recent signs that the organization and management of African states are being put into question.Transparency, beginning with “glasnost” in the former Soviet Union, is increasingly viewed as a corollary of democracy and a quality test of public management, while giving legitimacy to organizations such as Transparency International. This non-governmental organization was created in 1993 with the mandate of: “Curbing corruption by strengthening the influence of civil society and helping build civil society-led anti-corruption coalitions including members of the business community, the public sector and academia.” This article shows how corruption-related studies and surveys are often at odds with the practices of this global anti-corruption organization. Nevertheless, these studies remain essential benchmarks in the fight against corruption.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en