2021
Cairn
Luigi Delia, « « Un délit qui ne semble pas pouvoir admettre une peine » : Beccaria et le suicide », Dix-huitième siècle, ID : 10670/1.l2c1tw
S’il est vrai que l’intolérance religieuse et sociale envers les conduites suicidaires se laïcise lentement durant le 18e siècle, force est de constater que, dès 1764, le § xxxii des Délits appelle de ses vœux cette évolution normative. Plaidoyer magistral contre la législation infamante à l’encontre des suicidés, ce chapitre place le débat hors des catégories religieuses en montrant qu’il est injuste, inutile et même nuisible de punir une telle conduite. Pour prévenir ce genre d’action, la voie de la répression doit donc être écartée au profit d’autres remèdes d’ordre économique et social. Ainsi, le suicide donne l’occasion à Beccaria de prôner, en homme des Lumières, une société qui soit aussi peu punitive que possible, et en même temps la plus soucieuse de garantir le bien-être du citoyen.