2010
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[VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 10 no. 2 (2010)
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Conchita Mèvo Guézo Kêdowidé et al., « Dynamique spatio temporelle de l’agriculture urbaine à Ouagadougou : Cas du Maraîchage comme une activité montante de stratégie de survie », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.l2f5cb
La présente étude fait état de la caractérisation de l’agriculture urbaine à Ouagadougou et de son évolution malgré les contraintes auxquelles elle se trouve confrontée. Elle s’est intéressée spécifiquement à sa dynamique spatiale et temporelle depuis plus d’une décennie. Les premières études confirmées sur le maraîchage à Ouagadougou ont eu lieu en 1992 avec un inventaire spatialisé en 1996 (Cissé, 1997) qui correspond également à la période de l’adoption de la Réforme Agraire et Foncière (RAF) au Burkina. La RAF n’interdit pas explicitement l’agriculture urbaine à Ouagadougou mais elle précise que les terres urbaines du Burkina sont destinées principalement aux activités liées à la vie urbaine (habitation, commerce, l’industrie, artisanat) et celles rurales sont destinées à l’agriculture, à l’élevage, en sommes aux activités liées à la vie rurale (RAF, 1996). Il s’agit donc d’une interdiction qui ne dit pas son nom depuis 1996, ce qui justifie le choix pertinent de cette année comme référence dans l’analyse de l’évolution spatialisée qu’a connu cette activité. Les résultats obtenus présentent la répartition spatiale des sites maraîchers dans la ville de Ouagadougou en 1996 et 2009, ainsi que les valeurs des superficies exploitées. Ils analysent la dynamique spatiale observée et identifient les paramètres qui justifient l’évolution observée malgré la presque interdiction réglementaire. Basés sur une série de travaux de terrains (enquêtes, entretiens, levés au Global Positioning System - GPS) et une étude de la documentation existante couplée aux possibilités d’acquisition de données et d’analyse spatiale offertes par les systèmes d’informations géographiques (SIG), les résultats de l’étude révèlent que, en 13 ans, le nombre de sites agricoles à Ouagadougou n’a cessé de croitre malgré l’interdiction et les diverses pressions. Même si la localisation des grandes zones agricoles n’a pas beaucoup changé, les superficies cultivées sur place ont presque triplé. Cette croissance spatiale s’est doublée de la croissance du nombre d’exploitants et par conséquent, du nombre de personnes vivant de cette activité … autant de paramètres fondamentaux qui justifient à Ouagadougou une reconnaissance et une institutionnalisation de l’activité maraîchère qui se présente aujourd’hui comme une activité de subsistance en ville dans les pays en voie de développement. (Koc et al 2000 ; Mougeot, 2006 ; IAGU 2008 ; FAO 1996 - 1999 - 2009)