2023
Cairn
De Largy Healy Jessica, « Aboriginal bark paintings as “religious heritage”? Sharing responsibility over legacy collections in museum exhibitions », Civilisations, ID : 10670/1.l2k89k
Depuis la fin des années 1920, les peintures sur écorce de Terre d’ Arnhem ont trouv é leur place dans les mus é es les plus prestigieux. Qualifi é es de « colonne vert é brale de la terre et de la mer » par le chercheur yol ŋ u Joe Neparr ŋ a Gumbula (2010), ces peintures historiques mat é rialisent le savoir religieux, l ’ autorit é et l ’ agentivit é du peuple ancestral. Au cours des deux derni è res d é cennies, les descendants de leurs créateurs ont suscité de nouvelles formes de collaborations pour renouer avec leurs collections dispersées. S’appuyant sur l’expérience récente du co-commissariat de l’exposition Gu ḻ arri gapu yothu yindi. Paysages de l’eau au nord de l’Australie avec le Centre d’art et de culture de Milingimbi et le musée du quai Branly, cet article interroge notre compréhension des peintures sur écorce historiques en tant que patrimoine religieux. Loin d’être un mouvement à sens unique des centres vers la périphérie, strictement conçu dans un esprit de réparation postcolonial, les expositions artistiques peuvent être considérées comme des processus bidirectionnels de partage mis en œuvre par les Yolŋu qui visent à une appréciation approfondie de la valeur de leurs collections. En permettant de réinscrire les collections dans des relations signifiantes, ces processus invitent à reconsidérer les enjeux épistémologiques et éthiques de l’exposition d’images sacrées aborigènes dans l’espace public. Ils nous invitent aussi à réfléchir concrètement aux responsabilités curatoriales qu’implique une telle posture de respect.